La bio d'Agassi (4/5)
2002-2006 : Toujours là !

La fin de sa saison 2001, marquée par son mariage avec Steffi Graf et la naissance de leur fils Jaden Gil, s'avère logiquement moins fructueuse sur le plan tennistique. Agassi fait l'impasse sur plusieurs tournois, mais ne renonce pas ! Marié, papa, avec quinze années de tennis professionnel derrière lui, Agassi attaque la saison 2002 avec toujours cette soif de victoire. Il se fait une très grosse frayeur en tout début de saison : sa blessure au poignet droit qui lui avait valu une opération chirurgicale en 1993 se réveille et l'empêche de défendre son titre en Australie. Heureusement, après quelques semaines de repos, André revient au premier plan en remportant les tournois de Scottsdale et Miami.

L'autre fait marquant de ce début de saison est la séparation entre Agassi et Gilbert après huit années de travail en commun. André travaille désormais avec Darren Cahill, l'ancien coach de Lleyton Hewitt. Cette collaboration nouvelle donne des résultats : André gagne pour la première fois au Masters-Series de Rome, 13 ans après sa première finale là-bas. A Roland Garros, il s'incline en quart de finale face à Ferrero. Eliminé au second tour à Wimbledon, il rebondit sur le ciment américain en remportant le tournoi de Los Angeles. A l'US Open, il réalise un superbe parcours pour retrouver un Pete Sampras renaissant en finale. Douze ans après leur première finale là-bas, ils se retrouvent à nouveau face à face ! Le niveau de jeu est exceptionnel, et c'est Sampras qui l'emporte en quatre manches. Qu'importe, Agassi remporte un nouveau Masters Series à Madrid. Il manque de peu la place de numéro un mondial pour la saison 2002.

En 2003, il est plus que jamais motivé et au sommet de son art. L'Open d'Australie en est l'illustration parfaite. Agassi ne perd qu'un set sur le chemin de son huitième tournoi du Grand Chelem. A près de 33 ans, son talent et sa motivation sont intacts ! Il le prouve encore en remportant San Jose, puis le Masters Series de Miami, son sixième succès dans ce tournoi, un (nouveau) record ! Il gagne aussi à Houston. Steffi Graf donne naissance à la petite Jaz Elle le 3 octobre. Agassi choisit de rester auprès de sa famille et met le tennis entre parenthèse. Il revient seulement pour la Masters Cup où il atteint la finale ! Battu par un Roger Federer extra-terrestre.

A l'Open d'Australie 2004, il réalise un parcours sans faute jusqu'en demi-finale. En cinq sets et près de quatre heures de match, Marat Safin prive André d'une quatrième finale d'affilée à Melbourne… La suite de la saison s'avère délicate du fait d'un problème récurrent à la hanche droite. Pas bien préparé, Agassi est éliminé au premier tour de Roland Garros, puis décide de faire l'impasse sur Wimbledon. Doutant, Agassi retrouve son tennis et renaît sur le ciment américain pour remporter le Masters Series de Cincinnati. A l'US Open, il faudra cinq sets et deux journées à Roger Federer pour lui barrer la route. Demi-finaliste à Madrid, puis finaliste à Stockholm, André manque d'un rien sa qualification pour la Masters Cup.

En 2005, Agassi monte en puissance au fil des tours à l'Open d'Australie, jusqu'en quart de finale où Federer le bat pour la cinquième fois d'affilée. Le Suisse lui barre de nouveau la route en demi-finale à Dubaï et Miami. A Roland Garros, les problèmes de dos resurgissent et André est sorti dans la douleur en cinq manches par Nieminen. Il ne peut disputer Wimbledon, mais revient en grande forme pour la saison estivale sur ciment. Vainqueur à Los Angeles de son soixantième tournoi, il enchaîne par une très belle finale au TMS de Montréal perdue face à Nadal. L'US Open qu'il dispute est incroyable ! Pour se hisser jusqu'en finale, il doit batailler cinq sets face à Malisse en huitième, puis cinq autres sets face à Blake en quart, et encore une fois cinq sets face à Ginepri en demi. En finale, il fait vaciller Federer en faisant jeu égal jusqu'en fin de troisième set. Le Suisse l'emporte finalement 6-3 2-6 7-6 (7-1) 6-1, mais ce parcours conforte André dans sa motivation et dans sa capacité à jouer au plus haut niveau. En fin de saison, hélas, Agassi multiplie les forfaits du fait de ses douleurs au dos, mais aussi d'une blessure à la cheville.

En 2006, il ne reprend vraiment qu'après l'Open d'Australie. Mais son début de saison n'est pas très bon. Son nerf sciatique l'empêche de s'entraîner correctement. Contraint au forfait à Miami, il fait l'impasse sur la terre battue et annonce à Wimbledon que l'US Open 2006 sera son dernier tournoi. Nadal le domine au troisième tour de Wimbledon et André se concentre alors sur sa préparation à l'US Open. Son dos l'empêchera toutefois de disputer les TMS de Toronto et Cincinnati. C'est donc avec très peu de repères qu'il dispute son premier match à Flushing Meadows face à Pavel. Soutenu par tout le stade, il s'en sort en quatre manches et s'offre un deuxième tour sensationnel en session de nuit face à Baghdatis. Agassi mène deux manches à rien, mais le jeune Chypriote égalise à deux sets partout. André s'impose finalement au physique dans une ambiance indescriptible. Rattrapé par ses douleurs au dos, Agassi dispute finalement son dernier match le dimanche 3 septembre 2006 face à Benjamin Becker. Il se bat jusqu'au bout, mais s'incline 7-5 6-7 (4-7) 6-4 7-5. Ému jusqu'aux larmes, André remercie son public une dernière fois. Il le salue une ultime fois. Il tire sa révérence.

Voici - en verion originale - ses derniers mots adressés à son public sur le court du Arthur Ashe Stadium : "the scoreboard said I lost today. But what the scoreboard doesn’t say is what it is I have found. Over the last 21 years, I have found loyalty. You have pulled for me on the court and also in life… I found inspiration. You have willed me to succeed, sometimes even in my lowest moments. And I’ve found generosity. You have given me your shoulders to stand on to reach for my dreams, dreams I could never have reached without you. Over the last 21 years, I have found you, and I will take you and the memory of you with me for the rest of my life.”

"Agassi. Le tennis et après ?". Cette une de Tennis Magazine daté de février 2004,
mais l'amour d'André pour le jeu lui permettra de poursuivre sa carrière jusqu'en 2006
et un dernier US Open inoubliable.

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