La jeune championne prend rapidement de l'envergure. Son talent se fait plus criant encore en 1988 lorsqu'elle réalise le Grand Chelem, c'est-à-dire qu'elle remporte l'Open d'Australie, Roland Garros, Wimbledon et l'US Open au cours de la même année. Elle prend même le luxe d'y ajouter une médaille d'or aux Jeux Olympiques de Séoul !

Et que dire de sa saison 1989 : 88 matchs joués, 86 gagnés et seulement 2 perdus ! Au total, elle remporte 14 titres dont trois tournois du Grand Chelem pour cette seule année ! Le règne est sans partage. Tout juste laisse-t-elle quelques miettes à Arantxa Sanchez ou Gabriela Sabatini. Mais, Steffi n'est pas une machine à gagner. Elle reste simple, humaine, et ne se la joue pas star. Fair-play, sa conduite sur les courts et dans les interviews est irréprochable, ce qui fait d'elle une des joueuses les plus appréciées du circuit.

A partir de 1990, les choses se compliquent pour elle avec l'arrivée au sommet d'une certaine Monica Seles. Une nouvelle rivalité naît qui, loin de décourager Steffi, lui permet de faire montre de sa soif de gagner et de sa détermination intactes. Le duel au sommet Graf-Seles constitue l'intérêt principal du tennis féminin au début des années 1990. Mais cette belle compétition s'arrête brusquement le 30 avril 1993, à Hambourg, lorsqu'un prétendu supporter de Steffi poignarde Seles dans le dos. Monica restera loin des courts pendant de nombreux mois.

Steffi, elle, reprend les rênes du tennis mondial.