CARICATURE n.f. (ital. caricatura, du lat. caricare, charger)
Dessin, peinture, etc., donnant de qqn, de qqch une image déformée de façon significative, outrée, burlesque.

La question est : peut-on appliquer cette définition du Petit Larousse 2003 au dessin présenté sur cette page ? Au cas où vous ne les auriez pas reconnu, sachez que ce sont Steffi Graf (à gauche) et André Agassi (à droite) qui sont ici représentés. Ils sont déformés, c'est certain. Il y a bien exagération. Un petit côté comique aussi. Au-delà, que peut-on y voir de significatif ?

Bon alors, Steffi, tout d'abord. Ils n'ont pas raté son nez, of course. Il en devient presque aussi célèbre que celui de Cléopatre (ce doit être le signe caractéristique des grandes reines). Bon, là, c'est carrément un pic, un cap, que dis-je, une péninsule. Mais comment fait-elle donc pour boire son café le matin, la pauvre ?
Le fait de la présenter avec sa tenue et sa petite jupette de tenniswoman indique que Steffi - avant d'être madame Agassi, mère du petit Jaden Gil - reste surtout l'une des plus grandes championnes de tennis. Toutefois, le côté doux et maternel de Steffi est signifié par cette main protectrice et ce regard tendus vers André : elle est un soutien sans faille pour lui.

André, maintenant. Il n'est bien sûr pas le plus grand joueur du circuit, mais de là à le présenter en nain, lui, le géant du tennis mondial ! L'auteur a peut-être choisi de le figurer plus petit que Steffi afin de rappeler la différence entre leur palmarès respectif ? A moins que ce ne soit pour mettre en valeur les longues et fines jambes de Steffi qui ont également participé à sa renommée ?
Comme Graf, Agassi est représenté en tenue de joueur, mais lui a une raquette en main car il est toujours en activité. Agassi la tient contre sa poitrine, symbole que cet instrument n'a jamais lâché ni sa main ni son coeur depuis son berceau.
Il a l'air fatigué, tendu, voire overstressé. Représentation de ces dix-sept longues et parfois difficiles années à se battre sur le circuit ? M'enfin là, on le dirait carrément tout droit sorti d'un coffee shop d'Amsterdam quand même. Alors qu'aujourd'hui, à 33 ans, André apparaît plutôt comme un maître du tennis mondial apaisé, zen, heureux.

En résumé, une caricature pas si mal que ça, mais que je n'irai quand même pas accrocher au-dessus de ma cheminée !